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Nouveaux rapports d'experts 2014

 

 

Rapports de médecins légistes

 

Voici deux rapports récents de médecins légistes. Pour gagner en appel et obtenir un nouveau procès, il faudrait quatre à cinq témoignages d’experts. L’avocat de Charles a pris lui-même en charge les frais inhérents à l’un des rapports, tandis que l’autre a été fait gracieusement par Monsieur Friedlander, que Charles a pu contacter.

Il faut maintenant réunir des fonds pour pouvoir régler les témoignages nécessaires pour les prochains appels et procès.

Pour réussir, il faut encore les témoignages de deux à trois médecins légistes. Il a fallu plus d’un an pour obtenir ces résultats et nous avons besoin de soutien et de dons pour compléter le dossier et remporter la victoire.

Chaque dollar, chaque livre sterling, chaque euro est précieux.

Merci de faire ce que vous pouvez !

 

 

 

 1750 Independance Avenue

Kansas City MO 64106

Le 6 juillet 2014

Jonathan D. Landers Esq.

2817 W Tc Jester BD, Ste. M

Houston, TX 77018-7004

 

Cell: (713) 301-3153

Bureau: (713) 685-5000

Fax: (713) 685-5020

 

 

Cher Monsieur Landers,

 

Merci de m’avoir permis d’examiner les documents se rapportant au décès de Glenda Dennise Hayslip. J’ai examiné

le rapport d’autopsie fait par Joye Mc Carter MD,

les rapports médicaux,

le témoignage du docteur Radalat,

le témoignage du docteur Moore,

le témoignage du docteur Marvin.

 

Je comprends que votre client a été déclaré coupable d’avoir tiré et blessé Madame Hayslip au visage le 30 avril 1998. Le maxillaire inférieur était cassé en plusieurs endroits et le maxillaire supérieur fendu, exposant un sinus. Les rapports médicaux montrent que lors du premier examen elle respirait normalement et donnait de nets signes de vie, mais on craignait qu’elle avale du sang si elle restait allongée ou s’endormait. On craignait moins qu’un œdème, au niveau de la blessure, obstrue les voies respiratoires, étant donné qu’elle respirait normalement lorsqu’elle était assise. Il fut décidé de poser à la patiente une voie respiratoire artificielle, en vue d’une intervention. C’était une décision appropriée, quoiqu’on ne puisse pas prouver que le tube respiratoire ou l’intervention aient été vraiment indispensables à la survie. On trouva bien sûr dans les voies respiratoires du sang, qui fut drainé. Avant qu’on commence à débrider et réparer la blessure, la voie respiratoire artificielle fut pour une raison ou une autre inefficace -on discute de ce qui a pu en arrêter le fonctionnement- et, suite à un manque d’oxygène, la patiente subit une importante lésion cérébrale. Cette lésion cérébrale est la véritable cause de son décès. Cela aurait dû être souligné dans le rapport d’autopsie, et ne l’a pas été. Il est également évident que la perte de voie respiratoire a été considérée comme un accident médical. Si cela ne s’était pas produit, Mme Hayslip aurait certainement survécu à la blessure par balle. (Le docteur Radalat estime que la blessure n’était pas mortelle ; je vois un danger mais seulement dans le fait qu’elle risquait d’avaler du sang, ce qui ne présentait vraisemblablement pas de risque mortel.)

 

Juridiquement parlant, il y a homicide, parce que le coup de feu est à l’origine des événements ayant abouti à la mort de Mme Hayslip. Vous m’avez demandé comment j’aurais traité l’affaire si j’en avais été le médecin légiste responsable.

 

Je n’ai pas de préoccupation en ce qui concerne le soin apporté à l'autopsie. Puisqu’il y avait une question de respiration en jeu, il aurait été bon d’examiner le nasopharynx et de donner une description plus complète de l’oropharynx, ne serait-ce que pour vérifier qu’il n’y avait pas de lésion obstruant sur le moment. J’aurais aussi montré que j’avais examiné la zone entourant la blessure et m’étais assuré que le nasopharynx et l’oropharynx ne risquaient rien. Je n’ai qu’une seule véritable question – il a dû se produire dans le cerveau quatre jours après la catastrophe de manifestes modifications, qui ne sont pas décrites. De toute évidence la mort doit être due à l’hypoxie dans le cerveau, suivie d’une bronchopneumonie, mais ce n’est pas analysé dans ce que nous avons reçu. Le médecin légiste décrit l’œdème cérébral, mais la couleur du ruban cortical n’est jamais normale dans ces cas et il est toujours un peu plus mou que la normale. Il y a eu un oubli dans la description, compréhensible de la part d’un service de laboratoires judiciaires qui a beaucoup à faire.

 

Outre une description plus précise du cerveau, mon commentaire aurait ressemblé à ceci :

 

CONCLUSIONS DE L’EXPERTISE

 

  • Blessure par balle sur le côté droit du visage, avec lacération de la langue et fractures des maxillaires (30. 04.1998)

  • État après intervention, débridement et chirurgie réparatrice (30. 04.1998)

  • Absence de voie respiratoire pendant l’intervention chirurgicale, avec hypotension et bradycardie

  • État après trachéostomie et deuxième incision pour trachéostomie

  • Encéphalopathie hypoxique à la suite de l’intervention chirurgicale

  • Œdème cérébral (1575 g), décoloration et ramollissement (4 jours après la blessure)

  • Bronchopneumonie, phase terminale (poumon droit 900 g, poumon gauche 700 g)

  • Projectile récupéré dans les tissus mous, côté gauche de l’oropharynx

 

Conclusions annexes

Liquide ascitique, 550 ml, brun

 

 

Si le bureau du médecin légiste n’était pas au courant des événements au moment de l’opération, mon commentaire se serait poursuivi ainsi :

 

La blessure par balle elle-même pouvait sans aucun doute présenter un risque vital pour autant qu’une hémorragie ou un œdème aurait gêné la respiration dans les heures suivant cette blessure. À l’autopsie, aucune obstruction de voie respiratoire n’a été observée. L’information que nous avons actuellement est que le diagnostic postopératoire était « voie respiratoire modérément lésée et éventuelle encéphalopathie anoxique », et que la défunte avait été admise à l’hôpital respirant normalement, mais qu’après l’intervention elle a été dans le coma sous respirateur jusqu’à sa mort. Les poumons ne présentaient pas l‘aspect familier de démarcation lobulaire faite par le sang lorsqu’il y a eu mortelle aspiration de sang, et les lésions causées par le coup de feu concernaient la bouche mais épargnaient le nasopharynx et l’oropharynx postérieur. Quoique la manière dont le respirateur et/ou la perfusion cérébrale ont été gênés ne soit pas clairement connue à ce jour, il n’y a pas de raison de douter que cela ait un rapport avec la blessure par balle. Pour cette raison seulement, on doit estimer que le décès est dû à un homicide.

 

Si le zélé médecin légiste a appris qu’il n’y avait plus de voie respiratoire pendant l’opération, mon commentaire aurait poursuivi :

 

Une assistance respiratoire d’urgence et une opération ont bien été entreprises en raison du risque d’aspiration de sang et de la protection de la respiration. Pendant l’intervention, le fonctionnement de la voie respiratoire artificielle a été entravé et la patiente a souffert de bradycardie, d’hypotension et a subi une lésion cérébrale considérable. C’est la cause immédiate de la mort. Si cela ne s’était pas produit, la personne aurait survécu à la blessure. Toutefois, simplement parce que le coup de feu a déclenché une suite d’événements aboutissant à un décès, on doit considérer que la cause de la mort est un homicide, et non un accident ou un drame médical.

 

Ce travail ne donne lieu à aucune rétribution. Je suis diplômé en anatomie pathologique et clinique et autorisé à exercer la médecine dans les États du Kansas et du Missouri. Je donne ma parole d’honneur, sous peine de parjure, que tout cela est exact.

 

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués,

Edward R. Friedlander MD

816-654-7552

 

 

 

21 juin 2014

 

Jonathan D. Landers Esq.

2817 W T.C. Jester

Houston, TX 77018

 

 

Objet : État du Texas vs. Charles Thompson

 

 

Cher Monsieur Landers,

 

J’ai examiné les documents suivants concernant l’affaire mentionnée ci-dessus :

a) rapport d’une autopsie effectuée sur le corps de Glenda Dennis (sic) Hayslip par le docteur Paul Shrode au Bureau du Médecin légiste du comté de Harris en date du 7 mai 1998 ;

b) transcription du témoignage au procès du docteur Robert Marvin, chirurgien en charge de Madame Hayslip au Hermann Hospital ;

c) transcription du témoignage au procès du médecin légiste adjoint, le docteur Pat Moore, témoignant au sujet de l’autopsie effectuée par le docteur Shrode (le docteur Moore n’a jamais rien déclaré à propos du fait que le docteur Shrode était resté à l’écart de la salle du tribunal, voir ci-dessous) ;

d) transcription du témoignage du témoin de la défense, le docteur Pat Radalat ; et

e) rapports médicaux du Hermann Hospital concernant Denise Hayslip, qui fut admise là en tant que « Donna Hernandez » le 30 avril 1998 et déclarée décédée le 6 mai 1998.

 

Après examen et analyse des faits dont il a été témoigné, mon avis est que le décès a été déclaré de manière inexacte par le médecin légiste, que la mort de Denise Hayslip est la conséquence d’un accident médical survenu au cours des soins donnés à la suite d’une blessure par balle au visage, et qu’on peut raisonnablement considérer, sur le plan médical, qu’elle aurait survécu si le traitement avait été effectué comme prévu.

 

La blessure par balle était grave, mais ne présentait en aucun cas un danger de mort immédiat ou inévitable, ayant uniquement endommagé les tissus mous, lacéré la langue et brisé les mâchoires. Le cerveau n’était pas atteint, ni la moelle épinière, aucun organe important, aucun gros vaisseau sanguin.

 

Lorsqu’elle arriva au service des urgences de l’hôpital, une évaluation médicale attentive permit de constater qu’elle n’était pas en train de mourir ; si cela avait été le cas le processus de triage habituel aurait empêché toutes les préparations à l’intervention chirurgicale curative entreprises. Les gaz du sang n’indiquaient aucun manque de ventilation ; une hémorragie avait été écartée par une hémoglobine à 10,2 g/dl et un hématocrite à 30,0 % ; les signes vitaux étaient non seulement stables mais normaux, à l’exception d’un pouls rapide. Elle était consciente et parlait, et elle dit aux personnes qui s’occupaient d’elle qu’elle n’avait pas de peine à respirer.

 

Toutefois au moment où elle fut emmenée en salle d’opération elle était mourante, non par suite d’une complication due à la blessure par balle, mais parce qu’une sonde endotrachéale, insérée pour éviter que le sang ne pénètre dans les voies respiratoires, s’était déplacée, entraînant un arrêt fatal d’apport d’oxygène dans les organes et tissus du corps, y compris le cerveau, pendant « dix à douze minutes ». Comment la sonde s’est déplacée, où cette sonde mal placée se trouvait, pourquoi l’absence de ventilation adéquate n’a pas été remarquée par le personnel médical pendant dix ou douze minutes sont des points qui restent inexpliqués dans les rapports médicaux ou les témoignages que j’ai examinés. De même la question d’une négligence médicale n’est jamais posée.

Conséquence directe de la crise hypoxique, la condition de la patiente continua à empirer et elle mourut environ six jours et demi après son admission à l’hôpital.

 

Les rapports de l’hôpital et le témoignage médical attestent sans équivoque du fait qu’une encéphalopathie hypoxique due à la mauvaise position de la sonde endotrachéale a entraîné la mort. Le fait que Mme Hayslip aurait très probablement survécu sans cette erreur dans le traitement médical soulève l’importante question de la cause de la mort, bien que la blessure par balle soit en premier lieu la raison de l’admission à l’hôpital.

 

Une déclaration plus précise du décès aurait été :

Cause du décès

Encéphalopathie hypoxique

causée par

Mauvaise position de la sonde endotrachéale

causée par

Traitement d’une blessure au visage par arme de poing

 

Circonstances du décès

Homicide

 

Un autre problème soulevé par ces rapports est l’absence de toute explication de la raison pour laquelle le docteur Shrode n’a pas été disponible pour déposer au sujet de l’autopsie qu’il avait effectuée. C’est particulièrement important puisque l’autopsie de Mme Hayslip a été faite à une époque où la Commission médicale de l’État du Texas enquêtait auprès du médecin légiste en chef, le docteur Joye Carter et du Bureau de médecine légale du comté de Harris à propos du recours à des pathologistes n’étant pas autorisés à exercer la médecine. À la suite de quoi le docteur Carter et un médecin légiste adjoint furent sanctionnés et condamnés à une amende. Toute autopsie pratiquée par un médecin non détenteur d’un permis d’exercer la médecine au Texas aurait été illégale et les résultats d’autopsie irrecevables. Les informations concernant les droits d’exercer du docteur Shrode et du docteur Moore furent passées sous silence et ainsi dissimulées à la cour et au jury lors de cette affaire. La raison en est inconnue et je recommande une enquête sur ce sujet.

 

En vous remerciant de m’avoir consulté sur cette affaire, je vous prie de recevoir l’expression de mes sentiments respectueux,

 

Lloyd White, M.D., Ph. D., S. T. L.

 

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